Au moment où le momentum ESG continue d'être alimenté par le changement de comportement des citoyens, la demande des clients et les événements mondiaux, les gestionnaires de portefeuille responsables - tels que Triasima - ont dû s'adapter en s’informant sur ces considérations, en faisant évoluer leurs stratégies d'investissement et en travaillant en collaboration avec leurs clients pour les guider à travers les vastes questions de l'ESG et de l'investissement durable.
Les investisseurs responsables - comme Triasima - affinent leurs stratégies avec un objectif essentiel : identifier pour le compte de leurs clients des entreprises qui fournissent des efforts significatifs ou croissants en matière de durabilité dans le but ultime de construire une société durable. Une telle démarche n'est pas sans difficulté. Avec une sophistication accrue de l'ESG et une implication grandissante des investisseurs, ces derniers deviennent également plus conscients des défis posés par la complexité et la rareté des données ESG, les défis liés à l'écoblanchiment et à l'interconnectivité des facteurs environnementaux, sociaux et économiques.
Chaque année, 10 millions d'hectares de forêts sont abattus, 190 millions de tonnes d'engrais chimiques sont ajoutées à nos sols[1] et 42 milliards de tonnes d'équivalents de dioxyde de carbone (GtCO2e) sont émises. En 2021, les émissions atmosphériques de gaz à effet de serre (GES) ont atteint 415 parties par million (ppm) et les années 2015 à 2022 ont été les huit années les plus chaudes jamais enregistrées. La température moyenne mondiale est aujourd'hui supérieure de 1,15 °C à la moyenne préindustrielle : pour maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de la recommandation de l'Accord de Paris (1,5 °C), les futures émissions cumulées de GES devront être inférieures à 380 GtCO2e.
Ces indicateurs montrent clairement que le changement climatique est indéniable. Pour éviter le dépassement des limites planétaires et les pires effets du changement climatique, nous devons réduire les concentrations de GES à 350 ppm, ne pas ajouter plus de 68 millions de tonnes d'engrais chimiques par an et conserver 75 % des terres autrefois boisées[2]. Il y a certainement d'autres limites planétaires à respecter si nous voulons vivre dans un climat sain, riche en nutriments et stable.
Examinons, par exemple, ce qui se passe lorsque les forêts sont abattues.
Tout d'abord, les forêts sont essentielles à la production de biomasse qui est une source de nourriture pour de nombreuses espèces. Les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre, sous toutes ses formes depuis les animaux, les plantes jusqu’aux micro-organismes, bactéries et réseaux fongiques souterrains (biodiversité des sols). La biodiversité souterraine influe sur le cycle des nutriments et le stockage du carbone, qui à leur tour influencent la santé des sols, la croissance des plantes, la filtration de l'eau, l'érosion et la séquestration du carbone. Ainsi, la perturbation de la biodiversité d'une forêt - par des facteurs tels que l'exploitation commerciale à grande échelle des forêts, les monocultures et les incendies - influe considérablement sur sa capacité à agir comme un puits de carbone et à limiter le changement climatique en compensant les émissions.
Les changements climatiques altèrent également la biodiversité en affectant les conditions climatiques telles que les températures extrêmement chaudes, l'acidité des océans, la fréquence et l’intensité des feux de forêts et de prairies, ainsi que la concentration des gaz à effet de serre. Il en résulte ainsi une perte d'habitats, une perturbation du cycle de l'eau douce, une dégradation des sols et d'autres effets en cascade sur l'écosystème et les communautés locales.
La sécheresse, l'érosion des sols et les températures élevées causées par les changements climatiques liés aux activités humaines (dites anthropiques) ont un impact inégal sur les populations. Par exemple, les effets du changement climatique sont susceptibles d'impacter davantage les femmes - qui sont souvent employées comme travailleuses agricoles dans les pays à faibles revenus. Ceci rend plus difficile pour ces femmes d'avoir un revenu sûr et de fournir une sécurité alimentaire à leurs familles. Lorsque les effets du changement climatique causent le déplacement des personnes forcées de fuir ou que des conflits surviennent en raison du changement climatique, les femmes sont également plus susceptibles de souffrir gravement en raison d'une disparité par rapport aux hommes dans l'accès à l'information, aux secours et à l'assistance et dans la mobilité[3].
En outre, la disparition de la faune et de la flore sauvages et de l'eau potable en raison des changements des régimes climatiques notamment les précipitations et les conditions météorologiques affecte de manière disproportionnée les peuples indigènes, les rendant ainsi vulnérables à une baisse de la production alimentaire. Cela réduit leur capacité à subvenir à leurs besoins et les rend plus dépendants des aliments (ultra)transformés, ce qui favorise l'obésité et les problèmes de santé.
Essentiellement, l'incapacité à relever les défis du changement climatique et de la biodiversité compromet la qualité de vie des populations et exacerbe les inégalités économiques, sociales et même les inégalités entre les sexes, en particulier dans les sociétés fragiles.
Pour avoir une réelle chance de résoudre des problèmes aussi complexes que le changement climatique et la dégradation de la biodiversité, il faut faire preuve de conscience, d'éducation et d’un engagement réel afin d’apporter des changements transformateurs. Les gouvernements, les entreprises et les communautés doivent élaborer leurs propres stratégies en faveur du climat et de la biodiversité, éventuellement en intégrant les thèmes suivants[4].
La protection des forêts présente de nombreux avantages qui vont au-delà de la réduction des émissions de carbone. Étant donné que 30% des forêts de la planète sont encore intactes et que 40% de cette superficie contient des "anciennes" forêts de plus de 140 ans, l’enrayement de la déforestation peut contribuer à réduire les émissions de 1 à 2,2 gigatonnes de CO2e par an et à diminuer le taux d'extinction des espèces de 84 % à 93 %. La régénération naturelle des forêts crée un mélange complexe d'espèces dont on estime 40 fois plus efficace que les plantations en monoculture pour stocker le carbone. Les forêts gérées de manière durable offrent également plusieurs avantages pour la biodiversité et de co-bénéfices pour les communautés locales, tels que la régulation du cycle de l'eau douce, la réduction de la dégradation des sols et la réduction du risque d'érosion et d'inondation.
L'agriculture et le changement d'affectation des terres sont responsables de 71 % de l'empreinte carbone de la production alimentaire mondiale, qui à son tour est responsable du tiers des émissions mondiales de GES. Les solutions favorisant la biodiversité et les solutions technologiques pourraient contribuer à réduire l'empreinte carbone de la production agricole et à renforcer sa capacité d'adaptation au changement climatique. Les solutions basées sur la biodiversité comprennent des pratiques agroécologiques (en opposition aux pratiques d’agriculture industrielle) telles que la réduction du labour, les rotations de cultures diversifiées, l'agriculture intégrée, la gestion des pâturages, l'utilisation d'engrais organiques et la réduction des pesticides chimiques. Les solutions technologiques comprennent l'utilisation de technologies intelligentes, telles que l'irrigation de précision pour utiliser l'eau plus efficacement. L'utilisation de ces solutions agroécologiques permet aussi de réduire les émissions de méthane provenant de la fermentation entérique et des effluents d'élevage, de réduire l'oxyde nitreux provenant de la production d'engrais chimiques et de créer des puits de carbone en améliorant la biodiversité du sol.
Parallèlement à l'évolution de ces méthodes de production durable ayant des effets bénéfiques sur le climat et la biodiversité, les tendances actuelles de consommation encouragent la consommation de produits à base de plantes, ceux économes en eau et respectueux de l'environnement, ou issus d'une agriculture durable, ou aussi les bois récoltés dans des limites durables. Par exemple, les entreprises peuvent promouvoir l'utilisation d'alternatives durables aux emballages en plastique afin de réduire les déchets et de renforcer l'économie circulaire, ou encourager l'utilisation de produits d'origine durable, vérifiés et certifiés par des tiers, afin de lutter contre la déforestation. Ces stratégies sont accompagnées par le désir des consommateurs d'avoir des produits plus respectueux de l'environnement, souvent encouragés par des mesures incitatives prises par les gouvernements afin de soutenir des solutions innovantes avec un impact positif sur l'environnement, la société et l'économie.
Dans nos portefeuilles d'investissement, nous privilégions les entreprises qui innovent en offrant des produits et des services respectueux de l'environnement. Notre responsabilité collective en tant que consommateurs, gouvernements et investisseurs actifs de soutenir ces pratiques innovantes et durables est fondamentale si nous voulons vivre dans une société qui soit verte, résiliente et saine.
[2] Doughnut Economics: Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist - Kate Raworth - Google Books.
[3] Explainer: How gender inequality and climate change are interconnected | UN Women – Headquarters
[4] Voir Biodiversity and Climate Change Scientific Outcome report IPBES-IPCC Co-Sponsored Workshop on Biodiversity and Climate Change | IPBES secretariat
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